L’histoire de la place faite aux femmes dans le sport recoupe l’histoire des préjugés qui freinèrent et freinent encore la marche vers une totale égalité des droits entre les hommes et les femmes.

Aux J.O., les femmes n’étaient pas autorisées à courir des distances excédant 800 mètres… Kathrine Switzer demande à Arnie Briggs, l’entraineur de son équipe, de la laisser courir le Marathon de Boston avec lui. Racontant plus tard les hésitations de son coach, Kathrine Switzer dira, non sans humour, qu’il était encore imprégné des préjugés selon lesquels « une femme trop sportive risque de se retrouver avec de grosses jambes, la poitrine velue et l’utérus qui descend ».

Le 19 avril 1967, au moment de prendre le départ, elle porte le dossard 261. Vêtue d’un survêtement, elle a tenu à se maquiller et à mettre du rouge à lèvres. A ses côtés courent son entraineur et son compagnon Tom, solide athlète, champion du lancer de marteau, ce qui va se révéler très utile. Au sixième mile, un des organisateurs crie à Kathy de s’arrêter… en vain. Le directeur de l’épreuve tente alors de stopper la course de Kathy. Il s’agrippe à elle et essaie de lui arracher son dossard tout en criant Tirez-vous de ma course et donnez-moi ce dossard.

D’un coup d’épaule, Tom balance le directeur sur le bas-côté. Kathy peut continuer et dit alors à son entraineur : « Je veux finir à genoux s’il le faut, sinon personne ne me prendra au sérieux ». A l’arrivée, elle a mis une heure de plus que le temps effectué l’année précédente par Roberta Gibb. Mais les photos de l’incident sont diffusées dans la presse américaine et étrangère. Kathrine Switzer est disqualifiée et est suspendue par la fédération américaine d’athlétisme, qui s’obstine à interdire aux femmes les courses sur route.

Kathy milite alors activement et avec succès pour que les femmes, dans le monde entier, puissent participer aux courses de fonds. En 1972, elle termine deuxième du marathon féminin de Boston. En 1974 à New York, elle remporte la première place en 3H 07 mn 29 s. Grâce à son combat, en 1984 -enfin !- aux JO de Los Angeles, se déroule le premier marathon olympique féminin.

Le 17 avril 2017, à 70 ans – un demi-siècle après sa première participation – Kathy Switzer court pour la neuvième fois le marathon de Boston, avec le même numéro de dossard qu’en 1967. C’est son 40ème marathon !

➡️ Les combats en matière d’égalité entre les femmes et les hommes restent d’actualité se mènent dans tous les domaines.

📍 C’est la raison pour laquelle la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France, dont je suis responsable, met en place la parité intégrale au sein des instances nationales et déconcentrées des fédérations.

✅ En modifiant les modalités d’élection de la présidente ou du président, et en limitant à 3 le nombre de mandats successifs, nous souhaitons renouveler les visages et les voix du sport français,

🟢 Plus que jamais, le sport est un facteur d’émancipation pour chacune et chacun. Les instances dirigeantes doivent davantage refléter la mixité des pratiques.