Ce matin, au fort de Queuleu, lieu de mémoire et de recueillement, s’est tenue une cérémonie en hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites, 83 ans après la rafle du Vélodrome d’Hiver.
Les 16 et 17 juillet 1942, sur ordre des autorités nazies et avec la complicité active du régime de Vichy, 13 152 Juifs — dont 4 115 enfants — furent arrêtés par la police française. Entassés dans des conditions inhumaines au Vélodrome d’Hiver, ils furent ensuite déportés vers les camps d’extermination. Moins de cent d’entre eux survécurent à cette tragédie. Aucun enfant ne revint.
En ce jour de mémoire, nous rendons hommage aux victimes, à leurs familles, ainsi qu’aux Justes parmi les Nations — ces femmes et ces hommes qui, au péril de leur vie, ont protégé et sauvé des Juifs de la déportation. Nous rappelons également la responsabilité de l’État français, officiellement reconnue par le président Jacques Chirac en 1995.
Ce devoir de mémoire est d’autant plus crucial que « l’odieux antisémitisme persiste, s’obstine, revient », se métamorphosant sous des formes nouvelles, notamment à travers les réseaux sociaux ou certains discours politiques. Face à ce fléau, les forces républicaines doivent faire preuve d’une vigilance constante : pour réprimer et punir, mais aussi pour commémorer et instruire. Car l’oubli est le terreau fertile de la haine, et seule la mémoire permet d’enraciner la paix et la fraternité.